Charles Salles et la Chambre de commerce de Marseille
Notice biographique de Charles Salles, extraite de l’ouvrage suivant :
La chambre de commerce de Marseille et ses représentants permanents à Paris, 1599 – 1875
Etude historique et documents inédits par Joseph Fournier.
Marseille, Typographie et Lithographie Barlatier, 1920
Page 190
Charles-François Salles, fils d'Arnaud et de Marie-Françoise Questel, né à Saint-Pierre de la Martinique, en 1740, arrivait à Marseille vers juin 1765 et y épousait, le 22 octobre de la même année, Marie-Elisabeth-Emilie Moreau, originaire de la Grenade, en résidence à Marseille depuis un an environ. Dans son acte de mariage, il est indiqué comme étant officier d'infanterie (1). Dès ce moment, Charles Salles, fixé en cette ville, paraît avoir quitté l'armée pour se livrer au commerce colonial, et plus spécialement avec la Martinique dont il était originaire.
Ayant acquis une situation prépondérante, il siégeait à la Chambre de Commerce de 1784 à 1787. Il y revenait en 1790 et appartenait encore à cette compagnie lors de sa suppression. C'est au cours de ce dernier mandat qu'il était nommé député extraordinaire du commerce. Rentré à Marseille en 1791, il s'y faisait oublier jusqu'au retour de l'ordre. Sous le premier empire, il prenait de nouveau quelque part aux affaires publiques. Le 25 août 1806, son nom était inscrit sur la liste de présentation de trois négociants pour le Conseil Général du commerce. Il devenait ensuite conservateur de la Santé, puis conseiller municipal. Il l'était encore à sa mort, survenue le 12 février 1812 (2).
(1) Archives de la Ville de Marseille, registres paroissiaux de Saint-Martin, année 1765, à la date.
(2) Archives de la Ville de Marseille, registres d'état civil, décès, à la date.
Le contexte de cette notice biographique est le suivant.
Guillaume Rostagny a été député du commerce de Marseille de 1772 à 1791, année de suppression des chambres de commerce. Il a été jugé remarquable tant au niveau local que national. Grâce à son influence et vu l’importance du commerce à Marseille, en 1789, les quatre députés du Tiers États élus par l’assemblée de la sénéchaussée de Marseille étaient négociants, banquiers ou armateurs, ce qui n’était pas le cas ailleurs. Cependant, à l’exemple d’autres chambres de commerce qui avaient choisi plusieurs députés extraordinaires pour les représenter, et à la demande de Guillaume Rostagny qui avait déjà été nommé député extraordinaire pour la chambre de commerce de Marseille, quatre autres députés extraordinaires ont été nommés : Abeille et Salles, spécialisés dans le commerce avec les îles d’Amérique, Laflèche et de Greling, spécialisés dans le commerce du Levant.
Les Archives de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Marseille sont nombreuses et ouvertes au public. Leur inventaire est accessible en ligne.
On trouve en particulier : l’Inventaire des Archives Historiques de la Chambre de Commerce de Marseille, d’Octave Teissier, Marseille, 1878, qu’il est possible de télécharger.
Autre ouvrage de référence : Marseille et la colonisation française, publié en 1906 par Paul Masson à l’occasion de l’Exposition Coloniale de Marseille. L’auteur s’appuie et illustre les documents d’archives de la Chambre de commerce de Marseille.
Dans ce dernier ouvrage, il est mentionné, p. 191, que Charles Salles est l’un des quatre députés extraordinaires du commerce que Marseille envoya auprès de la Constituante. Les trois autres sont Jean-Joseph Abeille, planteur à Saint-Domingue, La Flèche, échevin, et Justinien Greling.
« Le comité colonial de de la Constituante ne faisait rien sans consulter ces députés extraordinaires, représentants des principales villes du royaume. Ceux de Marseille étaient particulièrement compétents pour donner leur avis sur les questions coloniales. Abeille y défendit avec ardeur les intérêts des colons. Le 1er mars 1790 il faisait imprimer et distribuer, quelques jours avant la première grande discussion devant l’Assemblée, un Aperçu rapide sur les colonies, où il donnait des conseils de prudence. La commune de Marseille envoyait au même moment à la Constituante une longue Adresse où elle s’efforçait de montrer l’importance des colonies et les désastres irréparables que causerait leur perte. »
Les éléments concernant Charles Salles et son activité à la Chambre de Commerce de Marseille sont tellement nombreux qu’une suite sera donnée à ce premier document.
RECTIFICATIF
Nous avons découvert en 2017, aux archives de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Marseille, que ce n’est pas Charles qui était député extraordinaire mais son frère aîné Pierre Arnaud Salles, le médecin. Un comité de correspondance avec les députés extraordinaire a été mis en place en octobre 1789 ; Charles faisait partie de ce comité.
Nous avons donc des documents à rectifier. |